Un congé pas ordinaire (1)

La Corse, l'île de beauté 

La semaine en Corse à MORIANI PLAGE du 2. au 9. Octobre 1993 c'était vachement bien. La vie est belle là-bas ... quelques jours ou semaines pour un touriste. Mais pour plus longtemps je ne pourrais pas vivre sur l'île de beauté, parce que la beauté seule ne suffit pas.

Nous étions un groupe d'environ 35 participants de congé formation, divisé en 4 cours: (1) Vivre et travailler en Corse, (2) Rhétorique, (3) Français pour débutants et (4) Français pour avancés.

J'avais choisi courageusement le dernier. Les leçons étaient intéressantes et on y a beaucoup appris. On habitait des bungalows simples, tranquilles et gais, directement au bord de la mer. Presque toute la semaine le soleil brillait et la mer était assez chaude pour se baigner. Mais le plus important était de faire la connaissance des gens intéressants et d'apprendre quelque chose d'une région et de sa population.
L'île a 240.000 d'habitants, dont environ 50 % Corses, le reste des Français et autres étrangers. Aux dernières élections régionales les nationalistes ont obtenu environ 25 % des voix, mais leurs perspectives ne sont pas du tout roses.

A cause de la répression ancienne, il y a une grande haine entre les Français et les Corses. Vers la fin du règne génois au 18ième siècle les Corses essayaient d’être libre - suivant le modèle de la déclaration d’indépendance d’Amérique du Nord 1776 - mais ils n’avaient aucune chance contre la supériorité militaire trop puissante de la France, qui avait acheté l’île à Gênes.

Désormais les Corses étaient bons pour servir de chair à canon. Parce qu’ils ne pouvaient pas parler bien le français ils étaient considérés comme bête et choisis de préférences pour les missions militaires dangereuses. C’est pourquoi ils étaient toujours très proches du ciel.

Apres la fin de la guerre algérienne les Français en exil se sont établis en Corse et ces „pieds-noirs" ont été „équipés" avec le peu de terre fertile. Ça a fait bouillir la haine: Voici les Français laborieux, avec succès et aisés; voila les Corses paresseux, inutiles et pauvres.

Et en fait, la société corse est encore très archaïque, en particulier à la campagne. C'est-à-dire l'importance traditionnelle de la famille et du clan est encore existante. Les jeunes ressentent cette situation comme une prison et essaient de la quitter à destination de la France.
 

N’y a que de la nature

L'intérieur de l'île paraît comme une énorme "maison de retraite". Il n'y a pas d'industrie, pas de production, seulement de la nature, nature, nature, ... Elle est si luxueuse que les Corses ne connaissent pas le mot "protection de la nature"; comparable aux Esquimaux qui eux ne savent pas ce que "viticulture" signifie.

On lance les ordures dans le bois et brûle la macchia, si ça dérange. Beaucoup de gens pensent que la nature c'est leur ennemi. On doit l’égaliser et la nettoyer.

Quand reviendra-t-on en Corse ? On dit, que l’île est enchantée, qu’elle nous arrête comme le serpent le lapin. Et celui qui pourtant arrive à quitter l’île, reviendra toujours.

Mais on dit aussi: Qui veut voyager loin, ménage sa monture. Voyons voir, que sera.